Cher Mårten,





Voici ce que je peux te dire:



  Je pense depuis longtemps que l'espèce a risqué l'extinction. Ceci a été confirme scientifiquement. Il y aurait eu deux cas: un il y a 120 000 ans et un autre il y a 70.000ans. Ceci a laissé en l'espèce l'empreinte d'une menace.  Pour la conjurer elle est sortie de la nature. Mais, au bout du compte, elle rejoue cette menace et elle provoque elle-même le possible de son extinction. Nous sommes arrivés au moment final, décisif. C'est la fin de l'errance. Dans le chapitre 14 (avant-dernier) de Émergence de Homo gemeinwesen, Point d'aboutissement actuel de l'errance, j'expose tout cela  de façon la plus précise possible1. Synthétiquement: pour échapper à la menace "naturelle" l'espèce s'est séparée de la nature, pour échapper  à la menace "anthropique", elle doit s'y réinsérer, ce qui n'implique pas une fusion. Pour cela il faudra que  s'actualise un immense retour du refoulé: la naturalité, comme cela se vérifie lors de catastrophes naturelles avec manifestation de la solidarité, préoccupation pour l'autre, etc....  avec la suspension  de la dynamique de l'inimitié qui doit, de nos jours, se transformer en une élimination car il ne faudrait pas qu'elle ressurgisse entre ceux et celles qui optent ou vont opter pour une virtualisation accusée avec perte de ce qui reste de relations humaines, et ceux et celles qui seront touchés par le retour du refoulé.


        Dit autrement, pour se protéger l'espèce s'est enfermée dans un devenir, son errance, et est devenue incapable d'imaginer autre chose; ce qui constitue sa folie. C'est ce qui apparaît nettement à travers les réactions des dirigeants dans les divers domaines. D'où, sous-jacente et tendant à émerger, la panique. On le sent par exemple au fait que le coronavirus évoque irrésistiblement une menace.


L'intéressant c'est qu'on vit le dénouement de ce vaste phénomène se déployant sur des milliers d'années entre les deux moments de l'affirmation de la menace du risque d'extinction. Nous sommes au cœur  de son déroulement, s'est-à-dire de la manifestation, de l'épiphanisation pour en signaler la puissance intégrale, du risque. C'est comme si plus rien n'est à advenir et que tout se joue là. Toutefois on ne peut pas prédire combien de temps cela prendra. L'important est de durer afin de pouvoir effectivement le vivre en sa totalité, ce qui nécessite de réinstaurer la préémience de l'affectivité qui permet la mise en continuité et donc la puissance de vie.





(...)



Jacques

14.03.2020




1Le chapitre n'est pas entièrement terminé. Il contient un exposé concernant la spéciose.