Actualisation de l'inversion







Depuis 2012 j'ai écrit quelques articles sur l'inversion particulièrement sur la nécessité de son déploiement en considérant qu'on devait l'entreprendre mais qu'il n'y avait pas de données sociales dans la vie immédiate sur lesquelles s'appuyer pour effectuer le saut nécessaire pour initier un devenir en elle; ce qui me conduisit à énoncer des données globales pour la réalisation de celle-ci et à affirmer la nécessité de recherches pour exposer en détail son dévoilement.



En effet l'inversion fut posée comme une nécessité tout particulièrement celle d'éviter l'extinction, les méfaits de la coupure de continuité, etc., et fut exposée en termes généraux à partir de la situation en place qu'il fallait bien définir comme nous l'avons fait avec Situation car si nous n'appréhendons pas dans toute sa véritable ampleur la phase négative où nous sommes plongés l'inversion risque de s'avérer insuffisante. D'autre part on doit bien cerner la période historique à laquelle nous devons dans une certaine mesure retourner pour pouvoir percevoir la totalité de l'inversion



L'étude de l'asservissement des femmes montre que celui-ci commence avec la dissolution de la communauté et avec la séparation toujours plus grande entre la mère et l'enfant, remettant en cause la réalisation de l'haptogestation. Or nous constatons depuis quelques années à une remise en cause de la médicalisation de l'accouchement et à un refus de l'idée qu'il soit obligatoirement lié à des souffrances inévitables, mais qu'il est en fait source de jouissance et fait partie de la sexualité de la femme et qu'il doit être assuré par des femmes formant un noyau communautaire qui apporte aide, soutien, à la femme parturiente non seulement lors de l'accouchement mais également ensuite ce qui favorise la mise en place de l'haptogestation et par là un retour à une phase antérieure.



Cette remise en cause est liée à une intervention toujours plus importante qu'auparavant des sages-femmes qui se réapproprient une activité initialement féminine dont elles furent en partie expropriées à cause des exigences du patriarcat, activité qui permet la réaffirmation d'une dimension communautaire base fondamentale à la reformation de la communauté. Ce faisant on peut se demander si cette initiative des femmes n'est pas liée également à la perception d'un énorme danger qu'encourt l'espèce de plus en plus artificialisée. Or c'est par la communauté que celle-ci a pu s'affirmer dans le procès de vie, c'est donc par sa reformation qu'elle peut échapper à une extinction devenant de plus en plus possible. Nous avons donc là une une inversion en action. Il est clair qu'elle va déterminer une certaine modification du comportement des hommes et des femmes qui pourra s'accroître à cause de l'importance prise par la perception de l'essentialité du psychisme humain et par la nécessité inconsciente pour l'homme, pour la femme de retrouver sa naturalité.







Jacques Camatte

Janvier 2022